Pesticides cancérigènes : l'Île-de-France n'échappe pas à leur utilisation massive

Des pesticides dangereux sont utilisés massivement en France et en Île-de-France. C'est ce que montrent les résultats d'une enquête menée par FranceTVInfo et Cash Investigation qui ont dressé une carte des quantités vendues de ces produits classés comme potentiellement ou probablement cancérigènes.

Le centre international de recherche sur le cancer, l'agence américaine de protection de l'environnement et la base de données de la commission européenne considère ces pesticides comme dangereux ou potentiellement dangereux.
Pourtant, ils sont déversés par centaines de tonnes dans les champs français comme le montre cette enquête de FranceTV Info et Cash Investigation qui porte de 2008 à 2013. Et l'Île-de-France n'est guère épargnée.

L'Île-de-France par rapport au reste du pays

La région n'est pas la plus mauvaise élève de la classe. Ce titre revient aux départements situés majoritairement dans l'ouest et dans le nord du pays. Ce sont dans les départements du centre et de l'est que l'on a acheté les plus faibles quantités de pesticides dangereux. De son côté, l'Île-de-France se situe autour de la moyenne nationale.
Ce qui signifie tout de même qu'elle écoule des quantités importantes de pesticides nocifs : 
Les quantités en tonnes de pesticides dangereux vendus dans chaque département d'Île-de-France entre 2008 et 2013
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La Grande couronne particulièrement concernée

Ce sont les départements de la Grande couronne qui vendent les plus grandes quantités de pesticides car c'est là que se trouvent les plus grandes surfaces agricoles :
Nombre d'hectares de terres agricoles dans les départements de la Grande couronne
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En Seine-et-Marne, les terres agricoles occupent 56% de la surface du département. Cette proportion est de 44 % dans le Val-d'Oise, 39 % dans les Yvelines et 45 % dans l'Essonne. Dans la Petite couronne, les terres agricoles ne représentent que 6% de la surface des départements.
Pourtant, lorsque l'on compare ces chiffres avec le premier graphique, on s'aperçoit que c'est dans le Val-d'Oise que les plus grandes quantités de pesticides ont été vendues alors que la surface de terres agricoles du département est la plus petite de la Grande couronne.

De quels pesticides parle-t-on ?

De nombreuses substances sont utilisées en quantité dans les exploitations agricoles. Avec des noms systématiquement obscurs sauf pour les connaisseurs, les plus répandues sont des désherbants comme le glyphosate (classé comme probablement cancérigène), le 2,4-d (possiblement cancérigène) et le chlortorulon (cancérigène établi).

On retrouve également des fongicides aux noms difficilement prononçables comme le chlorothalonil et l'epoxiconazole, et des herbicides comme l'isoproturon. Ces trois substances sont classées comme cancérigènes. 

Favoriser l'apparition de cancers n'est toutefois pas le seul effet néfaste sur la santé qu'engendrent ces produits qui caracolent en tête des ventes. Certaines agissent également comme perturbateurs hormonaux ou endocriniens et ont des effets néfastes sur la fertilité et le développement des fétus. 

Quelles sont les cultures concernées ?

Les céréales sont surtout concernées par les substances désherbantes, tandis que les fongicides et herbicides sont plutôt appliqués dans les autres types de cultures comme les légumes et les vergers.
Les désherbants ne sont toutefois pas l'apanage des céréales mais sont employés dans tous les types de plantations.

Toutes ces substances sont utilisées (ou l'ont été pour celles interdites depuis la compilation de ces chiffres) de manière légale.
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